« C.O.R.E. a vu le jour en 2015 », raconte Christoph Plüss. Le responsable technique en chef est le moteur du projet. Lorsque l’industrie 4.0 a pris de plus en plus de place dans les débats publics, la question de savoir comment le groupe veut y faire face s’est posée. « Il a tout d’abord été facile de répondre : quoi qu’il en soit, ensemble. » C’est ainsi que l’idée d’un système d’exploitation intergroupe a vu le jour après le design uniforme des machines établi en 2013.

Développer ensemble un système d’exploitation de machines avec huit marques d’entreprise originaires de deux pays et trois groupes de technologie différents a été un processus complexe qui a occupé le groupe pendant plusieurs années. Avant que l’année 2020 du coronavirus ne freine son développement, 2019 a été une année très intense au sein des équipes transfrontalières et multimarques selon la méthode Scrum agile de C.O.R.E. travail. « Une grande partie du budget pour la recherche et le développement a été consacrée au projet cette année », explique M. Plüss.

Le travail d’équipe entre les marques n’était pas seulement un défi, mais aussiune opportunité. « À l’heure actuelle, il est quasiment impossible qu’une seule entreprise développe un logiciel, à l’exception des grands groupes », souligne Stefan Aebi, responsable du développement logiciel chez EWAG et le maître Scrum du projet. « Avec C.O.R.E. nous répartissons cette tâche sur toutes les marques et nous en profitons tous. » Et après la présentation pour la première fois au salon EMO 2019 à Hanovre des machines qui fournissaient des données à une plateforme de données centrale via l’interface umati, un précurseur pour C.O.R.E., les premières machines de nouvelle génération dotées de C.O.R.E. seront présentées lors de la nouvelle édition du salon de l’usinage des métaux 2021 à Milan.

Ces machines sont reconnaissables de l’extérieur grâce à l’autocollant C.O.R.E. et au tableau de commande innovant. L’écran tactile Full HD de 24 pouces de diagonale n’est pas uniquement un signe extérieur, mais aussi une grande innovation. 

« Bien plus qu’une unité de commande classique, c’est une centrale de commande intelligente et claire pour chaque opérateur », explique Christian Josi, responsable matériel. « Nous nous préparons ainsi à accueillir les natifs du numérique », souligne Marcus Köhnlein. L’agencement intuitif des éléments et la commande quasi exclusivement tactile représentent une toute nouvelle manière de commander les machines. « L’expérience utilisateur est à la pointe de la technologie, je peux utiliser la machine pratiquement comme un smartphone », ajoute Christoph Plüss. Le directeur technique y voit également un investissement nécessaire pour l’avenir : « La prochaine génération d’opérateurs de machines, ce sont nos enfants. » Ils grandissent désormais avec des appareils intelligents.

L’orientation sur l’expérience de l’opérateur a toujours été la priorité lors du développement. Nous avons recueilli le feedback des clients et des techniciens d’application à ce sujet. « Dès le début, l’expérience utilisateur était essentielle, tout lui a été subordonné », explique Michael Schwitter, technicien d’application chez STUDER et architecte de projet de C.O.R.E. Outre l’élément de commande, un PC industriel performant est l’autre composant matériel. Cette plateforme numérique locale élargit l’IT (technologie de l’information) classique à l’OT (Operational Technology) et établit une connexion sécurisée entre le réseau du client et l’intérieur de la machine.

En arrièreplan du logiciel de commande, un « intergiciel » (« middleware »), qui établit la connexion avec les applications existantes, encore en arrièreplan, fonctionne sur l’ordinateur. « Dans les versions suivantes, nous les uniformiserons ensuite entre toutes les marques », explique Köhnlein. Tout en bas de l’architecture logicielle, les différentes commandes de machines fonctionnent selon la marque Siemens ou Fanuc.

Cet agencement progressif n’a pas seulement permis une nouvelle version à ce stade. « L’évolutivité flexible et durable constitue également un avantage majeur. C’est ainsi que de nouvelles fonctionnalités seront ajoutées en continu », explique Christian Josi, Head of Digital Engineering UNITED GRINDING Group.

Le logiciel de commande comprend des rôles d’utilisateur selon lesquels le panneau est configuré individuellement : opérateur de machine, installateur, responsable de la maintenance, technicien de maintenance. Par exemple, l’opérateur de machine ne voit que les programmes d’usinage, et le responsable de la maintenance, les programmes de diagnostic. Ainsi, la complexité est réduite pour chacun, la manipulation est simplifiée et le risque d’erreur est réduit.

Outre la nouvelle expérience utilisateur, C.O.R.E. présente de nombreux autres avantages. Les frais d’apprentissage diminuent : qui peut utiliser une machine UNITED GRINDING Group peut également se servir de toutes les autres. Cela contribue même à lutter contre la pénurie croissante de personnel qualifié.

Il en va de même pour le service d’application. « Si le client a besoin d’aide dans la maintenance logicielle, la marque n’a plus aucune importance », résume Joel Amstutz, développeur de logiciels chez MÄGERLE.

En outre, le matériel uniforme permet de réduire le nombre de pièces de rechange nécessaires. UNITED GRINDING Group profite également de nombreux avantages : « Nous disposons ici d’un système facile d’entre- tien », explique Marcus Köhnlein, « et nous pouvons répondre plus rapidement aux besoins des clients lors du développement. »

Toutes les machines C.O.R.E. sont équipées d’interfaces umati. Cette connectivité améliorée, même avec des machines tierces, ouvre à son tour une multitude de possibilités d’optimisation grâce à une plus grande efficacité des processus et une plus grande transparence dans la production. Une maintenance prédictive complète est également possible. Il est ainsi possible d’effectuer des travaux d’entretien et de réparation planifiés pour lesquels les pièces de rechange sont déjà disponibles et qui ne se font pas attendre longtemps.

Et bien entendu, les solutions de UNITED GRINDING Digital Solutions™ peuvent également être facilement intégrées, comme le Production Monitor (suivi de production) ou le Service Monitor (suivi de maintenance).

C.O.R.E. démarrera à partir du salon EMO 2021, tout d’abord avec des fonctionnalités de base. « Nous créons ainsi une base sur laquelle nous appuyer à l’avenir », explique Marcus Köhnlein à propos de la vision de C.O.R.E. « Le développement se poursuit, il y a toujours de nouvelles versions. » Cellesci sont également développées sur la base des retours des clients.

En ce qui concerne les autres possibilités numériques offertes par C.O.R.E., Christoph Plüss directeur technique et Marcus Köhnlein, Head of Digital Business sont très enthousiastes. Les possibilités offertes vont de la reconnaissance faciale assistée par caméra, qui identifie les personnes présentes à la machine et définit automatiquement son rôle dans le système, à l’assistance supplémentaire apportée par la collaboration entre homme et machine, appelée « Human Machine Teaming ». L’intelligence artificielle de la machine donne accès à des fonctions telles qu’un assistant virtuel ou une machine à autooptimisation, dans laquelle l’installation prend en charge ellemême l’assistance à la commande et à la maintenance ainsi que des tâches de commande de processus.

« L’interface centrale avec le client pourrait devenir un portail client », explique M. Plüss. Ce dernier permettrait la saisie et l’entretien des données de base des machines, mais pas uniquement. Il serait également possible d’intégrer un AppStore qui permet aux clients de télécharger facilement les mises à jour ou les mises à niveau sans perdre de temps. Cela n’existera pas encore dans la prochaine version de C.O.R.E., mais plusieurs nouvelles versions suivront. « Notre voyage, souligne le directeur technique, ne fait que commencer. »